Coup de foudre à Notting Hills : le portrait d’une romance anglaise
- Solène Labeau
- 27 mai 2021
- 3 min de lecture
Coup de foudre à Notting Hills, est un film britannique réalisé par Roger Michell en 1999. Mettant en scène une romance entre un libraire et une actrice célèbre, le scénario peut paraitre cliché et idéaliste. Cependant, malgré quelques incohérences scénaristiques, cette romance est rapidement devenue un classique.

Une histoire d’amour cliché mais efficace
Comme son nom l’indique, l’histoire met en scène deux personnages en peine d’amour qui vont se rencontrer et tomber amoureux dans une librairie du quartier de Notting Hills, à Londres.

Ici, le fait qu’un banal libraire tombe par hasard sur une actrice qui fait la une de tous les journaux dans une petite librairie pour touristes relève du fantasme. En effet, la scène où Anna Scott fait son entrée dans la boutique avec son look incognito était assez prévisible. Il est compréhensible que William Thatcker tombe immédiatement sous le charme d’une de ses stars préférées, mais la vitesse à laquelle Anna répond à ses sentiments est étonnante. Surtout que c’est elle qui a fait le premier pas. On se rappelle la froideur avec laquelle elle répondait à chacune de ses questions juste avant de retourner dans son appartement pour l’embrasser.
On note également que le quartier de Notting Hills a su donner un plus à cette romance idéaliste. Avec ses couleurs et son ambiance romantique, le quartier londonien a relevé le fantasme. Même si l’intrigue en elle-même n’est pas remarquable, l’environnement, les personnages et la bande-son donnent l’impression d’un songe. Le film n’en est plus que rafraichissant.
Des protagonistes bien travaillés
Le personnage d’Anna Scott parait d’amblé difficile à cerner. Lors des premières scènes, elle parait assez froide et n’exprime pas ses émotions. Par la suite, elle ne sait pas ce qu’elle veut. On note par exemple les fois où elle laisse tomber Will pour son petit ami américain. Ou encore le fait qu’elle reproche à Will son manque de discrétion vis-à-vis de leur relation alors qu’elle est la première à vouloir vivre normalement.

Ce qu’il y a d’étonnant dans cette histoire, c’est qu’une actrice admirée de tous tombe amoureuse d’un homme banal plein de complexes et d’insécurités. Tout au long du film, Will ne cesse de répéter combien Anna est trop bien pour lui, qu’il ne comprend pas pourquoi elle s’intéresse à lui et qu’il a l’impression de rêver. Même si son apitoiement rend son personnage plus naturel et crédible, c’est assez agaçant à la longue.
De l’humour et des personnages secondaires atypiques
Bien entendu, le film n’aurait pas eu autant de succès sans l’humour dont est doté les personnages principaux et secondaires.
On prend par exemple Spike, le colocataire un peu déjanté de Will. Malgré son look négligé et son côté ahurie, il n’en reste pas moins loyal envers son colocataire et ne cessera de l’encourager dans son histoire d’amour. On se remémore la fois où il est descendu de la voiture en pleine route et a bloqué le trafic juste pour dégager la voie à Will afin qu’il puisse retrouver Anna.

Chacun des membres de la bande de Will ont traversé des épreuves difficiles mais ils sont tous capables d’en parler avec légèreté et de faire preuve d’auto-dérision. Le plus marquant reste bien entendu Bella, l’ex petite amie de Will qui, à la suite d’un accident de voiture est devenue stérile et paraplégique.
Grâce à cette bande d’amis hors du commun nous avons eu droit à un merveilleux dénouement. Ici on se rappelle du voyage à la recherche d’Anna et des retrouvailles émouvantes à la conférence.
Dans son travail, Roger Michell a su soigner les détails. C’en est d’autant plus vrai avec le jeu des acteurs principaux lorsqu’ils se retrouvent face à face, comme la façon dont ils bégayent lorsqu’ils sont gênés. D’ailleurs, l’interprétation de Julia Robert est remarquable. Elle a su dédramatiser et rendre naturel son personnage de jeune femme amoureuse. En effet, elle interprète à la perfection l’actrice énigmatique, timide et peu sûre d’elle notamment à l’aide du bégaiement, de phrases incohérentes et inachevées.

Même si les films romantiques se sont multipliés durant les dernières décennies, les romances de ce style se font de plus en plus rares. Il est d’autant plus difficile de trouver une histoire aussi rafraichissante que celle-ci.
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