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Qu'est donc Antebellum ?

  • Romain Normand
  • 11 nov. 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 déc. 2020

Vendu comme un film d’horreur Antebellum, déçoit par son étiquette. Même si l’intrigue s’y prête, le diptyque hybride rate sa cible et donne alors une œuvre originale d’une grande force.




Antebellum s’ouvre sur une scène particulièrement forte et tout indique alors que la promesse horrifique sera tenue. Le film dépeint une reconstruction historique morbide de plantations de cotons, puis dans un second temps, retrace l’évasion de la protagoniste : Eden. Les scènes s’enchaînent et puis plus rien. Pas de frisson ni même un jump scare : aucun élément d’épouvante. Au lieu de ça, le spectateur est plongé dans la plantation des états confédérés. L’on suit alors le quotidien des esclaves et des esclavagistes, les scènes dures et crues s’enchaînent, la scène du viol est particulièrement marquante. Le réalisme de l’environnement couplé aux performances des acteurs teignent un côté drame historique à l'œuvre, rappelant Twelve Years a Slave.


Aussitôt le spectateur accommodé au rythme lent de la description du champ de coton, le film prend de court le spectateur et le plonge dans une intrigue dynamique. Le film prend un tout autre tournant après une longue première partie. A travers quelques indices, par exemple les récoltes brûlées, on comprend alors que les plantations ne sont que des reconstructions. Cette double lecture du film est particulièrement intéressante et le film vaut le coup d’être revu. Un second visionnage permet une meilleure analyse, c’est particulièrement le cas pour la scène d’Eden et de son violeur. S’ensuit la planification puis l’évasion de notre protagoniste.


Cependant, certains choix de scénario rendent l’évasion grotesque et la transforment en un véritable fan-service. La chevauchée épique n’a par exemple que peu de réalisme et est de trop. Certes, elle sert d’élément symbolique qui “traverse” le film (passage de la reconstitution à la réalité) et d’équilibre (esclave à révoltée) mais les effets spéciaux enlèvent toute crédibilité. Si bien que, ajouté à d’autres éléments loufoques, comme l’entraînement pour sortir du lit, le film s’éloigne du réalisme et donc du drame historique.


Le film est souvent comparé à l'œuvre de Jordan Peele, Get out (et même dans une certaine mesure Us) et forcément, Antebellum ne peut que souffrir de cette comparaison. Get out est plus divertissant ; éléments horrifiques, rythme soutenu et le spectateur est actif : il est invité à percer le mystère. Dans Antebellum le mal est fait et le spectateur doit suivre les évènements. Cependant les points communs sont également nombreux, la portée militante et la vengeance excessive (en termes de mise en scène).


Alors comment prendre Antebellum ? Peu effrayant pour un film d’horreur et finalement pas tant réaliste. C’est un film intéressant malgré son coup de com’ raté ; la réalisation du dyptique, le jeu et l'ambiance sont suffisamment travaillés pour mériter le coup d'œil.


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