The Boys in the Band

The boys in the band est théâtral. En bref, c’est un huis-clos qui vire au drame social avec une intrigue plutôt classique, le tout porté par des acteurs de talent et une réalisation astucieuse : le film brise le quatrième mur. Profondément militant, questionnant l’adaptabilité du théâtre au cinéma tout en développant une tragédie haletante ; The boys in the Band est une claque.

Adapté d’une pièce de théâtre, le film est fidèle à son format d'origine : décor épuré et montage minimaliste. Le film se concentre alors sur le jeu d’acteurs en éclipsant les autres dimensions. Le pari est tenu voire dépassé ; l’on est alors transporté de portrait en portrait, et des larmes aux rires. La construction des personnages et les dialogues participent à l'efficacité du jeu, on pense par exemple aux tirades d’Harold et Michael sur la jeunesse et la routine.

Le casting offre un panorama des types-clichés de gays possible ; féminin, à moitié dans le placard, exubérant ou totalement intégré à la société. Les stéréotypes fonctionnent et unifient les différentes causes. Un an avant les émeutes de Stonewall, sans tomber dans l'anachronisme, le film trouve un écho poignant.

Occulter la dimension militante de The boys in the Band serait sans doute une honte faite à l'œuvre. Le personnage d’Alan offre un point de vue intéressant sur l'homophobie banalisée et décomplexée. Alan est profondément violent par ce qu’il est et incarne. Il est le bourreau hors d’atteinte : il frappe et insulte et reste dans la même pièce que ses victimes du début à la fin. Même le refuge sacré qu’est l’appartement peut être atteint par l’homophobie. Aussi, au-delà d’une vision manichéenne, le film mentionne également le racisme et les discriminations à l’intérieur de la communauté LGBT.

The boys in the Bands est une œuvre d’une force rare qui se différencie par son engagement. Zachary Quinto et Jim Parsons ont eu la chance de se révéler pleinement dans l'œuvre, c’est à espérer qu’ils pourront bénéficier d’une meilleure exposition.